Un noël magique [EVENT]

L'invitation officielle du maire pour la fête de Noël de la ville me faisait doucement sourire. En effet je n'en aurais pas eu besoin, car Aidan m'avait déjà proposé de venir lorsqu'il était sous mes draps. Et puis malgré tout, j'aimais Noël, bien que je ne le fêtais qu'en vampire solitaire, j'aimais voir toute cette effervescence qui accompagnait les fêtes de fin d'année.
Le passer alors avec d'autres personnes, et en l'occurrence mon cher et tendre Aidan. Je m'étais habillé de mon plus beau costume, puis j'avais passé un coup de peigne dans ma chevelure avant de me faire conduire sur le lieu du bal de Noël. Mes gardes du corps allaient être dissimuler de manière discrète un peu partout aux alentours et dans la salle, histoire de veiller à ma propre surveillance, mais aussi à celle de mon sorcier chéri. J'étais prévoyant, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver.
De plus j'avais également pris quelque chose que je devais donner à Aidan... Un petit cadeau de Noël, pour lui permettre de penser un peu à autre chose.

Une fois la route prise, je me retrouvais rapidement devant la salle et j'entrais sous quelques flashs de photographes. A ceux-là, toujours au rendez-vous pour tenter de gâcher mes soirées en dehors de ma demeure.
Puis je regarde tout autour de moi et salue les invités qui me saluent de suite en me voyant.

Je m'installe tout de même un peu à l'écart du reste des personnes présentes de la salle, j'observe et cherche avec hâte Aidan. Je ne peux le remarque que lorsque ce dernier montre sur l'estrade et dévoile un discours simple mais efficace pour lancer les festivités que ce bal promettait d'offrir.
Une fois qu'il finit, je me pressais de le rejoindre à l'écart du monde, je me penche au dessus de son épaule et lui murmure quelques mots.

- Monsieur le Maire, les spots de la scène ne font qu'augmenter votre capital séduction en vous éblouissant ainsi.

Je souris et me mets face à lui, j'avais envie de l'embrasser... Mais il y avait encore trop de témoins pour que je me permette de genre de gestes avec le sorcier. Je lui pose un petit paquet entre les mains.

- Tenez "cher ami", un cadeau de l'humble collaborateur que je suis.

Et dieu que sous nos draps on coopérait...

Elyanaëh aurait eu des milliers de raisons de ne pas se présenter à ce bal de noël. La première, et la plus violente, était la plus simple : elle était organisée par Môsieur le maire de Demons Height. Autrement dit, Aidan Johnson. Et dire qu’elle n’était pas le moindre du monde heureuse de devoir supporter sa présence ne serait-ce que pour une soirée aurait été un euphémisme. Si elle pouvait, elle aurait probablement été la première volontaire pour lui faire regretter le meurtre de son familier. Ce qui malheureusement ne semblait pas être possible pour l’instant. De toute façon, elle préférait rester loin. La raison du bal aussi lui échappait totalement. Assurer la cohésion entre les deux parties de la ville. Elle se fichait complètement que les humains et les surnaturels vivent en paix. Comme elle se fichait d’assassiner tous les humains et de régner en maître. Elle ne les détestait pas. Elle nourrissait simplement un mépris sans fin à leurs égards, à eux et leur bêtise.

La blondinette secoua la tête pour se reconnecter avec l’instant présent. Cela ne servait à rien de se perdre dans les souvenirs, qui ne feraient que faire remonter à la surface des choses douloureuses qu’elle n’était pas encore prête à supporter. Pas en face. Les yeux sur le building, elle se décida à entrer, se souvenant sans peine de ce qui l’avait poussé à participer au bal. Ou plutôt, qui. “C’est pas une vie de rester recluse Elya, sors un peu !”. Et c’était probablement la seule personne au monde à avoir cet effet sur le familier. Alors elle était sortie.

Vêtue simplement d’une robe noire de circonstances, elle pénétra dans la salle de réception et parcoura la pièce du regard, espérant trouver quelqu’un qu’elle connaissait. Et elle trouva quelqu’un qu’elle connaissait. ENfin, connaissait était un bien grand mot. Disons que tout le monde avait déjà vue le maire sur son estrade qui, comme à son habitude, décida de déclamer un discours prônant la tolérance et la paix. La blonde serra les dents un instant, ne pouvant s’empêcher de siffler légèrement entre ses dents.

“Paix, tssssss”

Certes, elle ne se transformait pas en serpent mais sur cette occasion, elle estimait avoir fait une assez bonne imitation. Elle ne se joignit pas aux applaudissements, mais elle s’en fichait. Elle ne l’applaudirait pas, c’était certain.

Elle se contenta de se diriger vers le buffet. Quitte à être seule, autant être seule avec une boisson et un petit four. Plan qu’elle entreprit bien vite de mettre à exécution. Plan parfait, si l’on oubliait que le sorcier était aussi au bar. Moins sympathique.

Néanmoins, elle tenta de l’ignorer jusqu’au bout, même lorsqu’elle commanda un verre scotch. Même lorsqu’elle attrapa le premier - et sûrement pas le dernier - petit four de la soirée. Sauf qu’il avait fallut qu’un autre type se ramène, et elle leva les yeux au ciel. Sérieusement ? Elle n’avait jamais compris pourquoi les humains faisaient ça, se tourner autour sans jamais dire réellement ce qu’il se passait. Ou du moins, il le faisait beaucoup trop souvent à son goût. Elle contempla un instant le liquide ambré dans son verre, ondulant aux mouvements qu’elle lui imposait, avant de parler sans regarder ni l’un ni l’autre.

“Prenez une chambre, y a des hôtels pour ça” dit-elle avant de descendre son verre.

Il y avait une infinité de raisons pour lesquelles Ember aurait pu ne pas venir. Déjà, parce que c’était une fête. Et donc, il y aurait des gens. Autant dire que ça ne lui plaisait pas beaucoup. Plus il y avait de monde, plus il y avait de chances pour qu’elle panique. Ensuite, il fallait bien avouer qu’elle était particulièrement mauvaise à tout ce qui était interactions sociales. Elle se méfiait trop, elle avait trop peur, du coup, ça se traduisait par une timidité maladive. Un vrai bonheur. Elle ne connaissait personne là-bas, ou en tout cas, elle n’avait pas d’amis.
Il fallait bien dire que la petite bibliothécaire timide ne rencontrait pas grand-monde. Sûrement parce qu’elle ne faisait aucun effort pour. Sûrement pour ça, d’ailleurs. Elle essayait de vivre sa vie tranquillement, sans laisser personne y entrer. Bien que ça soit parfaitement impossible.

Mais c’était l’occasion de s’en faire. Malgré tout, elle avait envie de faire des efforts. Nouvelle ville, nouveau départ. Et puis, elle n’était pas sûre que Arkadios et Isolde auraient voulu qu’elle se renferme sur elle-même comme elle le faisait en ce moment. Elle avait donc décidé d’y aller. Elle pourrait toujours repartir si elle se sentait trop mal. Ce n’était pas comme si on allait lui bloquer la sortie et la forcer à rester, du moins, elle ne pensait pas. Ember n’avait pas franchement l’habitude de s’habiller pour ce genre d’occasions.

Elle avait dû se rendre à une boutique et essayer des robes. Elle se sentait assez mal à l’aise devant toutes ces tenues, mais elle finit par en choisir une, une robe rouge sombre qui lui convenait bien. Il lui avait également fallu une paire de talons, parce qu’elle n’en avait pas. Marcher avec était une épreuve, mais elle s’y habitua suffisamment pour éviter de se casser une cheville.
Elle rejoignit finalement l’endroit où se tenait cette petite fête. Elle repéra rapidement Sebastian Harker, qu’elle choisit d’ignorer et d’éviter pour le moment, et cette familier qu’elle avait croisé. Mmh, peut-être qu’elle n’allait pas aller vers ces gens-là. Le maire fit son petit discours, qu’elle n’écouta que d’une seule oreille, et elle roula vaguement des yeux à une ou deux occasions.

- Mais bien sûr…, marmonna-t-elle, en espérant que personne ne l’entende.

Elle n’avait pas particulièrement envie d’avoir d’enfants – elle était d’ailleurs presque sûre qu’elle ne pouvait pas en avoir – et elle avait un peu de mal à croire au discours idéaliste de vie en commun qu’il prônait. Elle devait y croire au moins un minimum pour venir ici, cela dit. Avoir l’ombre d’un espoir.

Finalement, le discours s’acheva et elle alla se chercher un verre, ignorant du mieux qu’elle le pouvait la conversation un brin gênante entre Harker et le maire. Le petit commentaire de la femme la fit sourire, cela dit.

J'étais tout content de voir que ma présence faisant grandement plaisir à M. Le Maire de la ville de Demon Height. Et puis de toute façon cela aurait été dommage de louper une fête de cette envergure, qu'elle soit pour l'image de la paix que je voudrais instaurer avec Aidan, mais aussi de l'image que je renvoyais de moi et de mon entreprise. Une image que j'ai, chaque jour que dieu fait, essayé de maintenir à flot malgré les pires rumeurs que je pouvais entendre dessus.

Le cadeau que je lui avais fait semblait vraiment lui avoir fait plaisir. Je pouvais le voir dans ses yeux, la joie de recevoir un cadeau de ma part. J'étais vraiment heureux que cela lui plaise, j'avais peur que ça ne soit pas son style ou qu'il ne puisse l'accepter. Et je fus à mon tour surpris lorsqu'il me donne le cadeau.

Mais ce petit moment, où j'avais l'impression d'être sur un petit nuage, fut interrompu par une remarque qui me fit grincer les dents. Je me retournais vers la voix de la jeune fille, la fusillant du regard. Je le sentais... Cela émanait d'elle, une hostilité et un certain dégoût se faisait sentir de cette jeune fille, cela était réciproque, mais moins fort de la jeune fille qui était à côté de celle qui avait fait une remarque qui m'a déplut.

Aidan, voulant sûrement, calmer le jeu m'emmenait un peu plus loin, tandis que je cessais de fusiller du regard la jeune femme, que je ne pouvais apprécier.
Une fois que nous sommes à l'écart de tout, le sorcier me demandait alors si je la connaissais...  Lui aussi avait senti cette hostilité émanant d'elle.

- Non... J'ai aussi senti ce genre de sentiments qui venait d'elle... Étonnement la jeune fille qui était à côté d'elle, j'avais l'impression qu'elle ressentait à peu près la même chose... Mais moins forte... Et puis elle pour le coup je pense la connaître...

Je soupire et me passe une main dans les cheveux en essayant de me calmer un peu.

- Il faut croire qu'il y a des gens qui n'ont pas su être ouvert à ton discours... L'esprit de Noël ne touche pas grand monde cette année...

Cela était dur à dire, mais c'était vrai, il fallait s'en rendre compte.